L'eau

 L'eau douce est un élément vital. De ce fait, il est impératif de préparer sérieusement ce poste. Plusieurs critères  le définissent tels que le nombre de personnes vivant à bord, le mode vie déterminant la consommation quotidienne, le bassin de navigation; les latitudes chaudes ou froides, les moyens et la place de stockage.

Sur le Malumau, on a 200 l dans deux vaches de 100 l  situées sous les banquettes latérales, 100 l en bidons de 20 et environ 30 litres d'eau minérales en bouteilles soit un total de 330 litres.
Le stockage et l'approvisionnement

Il existe plusieurs type de stockages: les bouteilles, les jerricans et les réservoirs rigides ou souples. Le mieux est d'avoir ces trois types de stockage à bord.

Les bouteilles d'eau minérales permettent de consommer de l'eau saine en toute sécurité  lorsqu'on est dans des pays où elle est douteuse. Par contre, leur rangement n'est pas très évident et prend de la place. il est donc intéressant de leur prévoir un emplacement lors de l'aménagement intérieur du bateau. Autre inconvénient, on ne trouve pas des bouteilles d'eau minérale dans tous les pays. Il faut donc avoir d'autres réserves.

Les jerricans présentent l'avantage d'être un moyen de stockage et d'approvisionnement. En mouillage forain, lorsqu'il existe un point d'eau accessible en annexe, avec un tuyau et de la patience, le transport en jerrican est un moyen efficace. Il suffit d'avoir une bonne annexe à fond rigide équipée d'un bon moteur hors bord (mini 4 ch.), car 100 litres d'eau et deux personnes à bord, cela fait dans les 250 kilos, alors attention aux vagues.

Les réservoirs rigides ou souples sont de loin le stockage le plus adapté. Leurs contenances peuvent être importantes (de 50 à 250 litres) et permettent une autonomie importante.

L'approvisionnement de l'eau est une préoccupation majeure en croisière. Le mode d'approvisionnement est différent selon le mode de navigation. Si vous êtes accroc au port, il n'y a généralement pas de problèmes. Si vous êtes partisan des mouillages forains ou si vous comptez traverser la grande mer, là, cela sera un peu plus difficile.

Presque tous les ports sont équipés de point d'eau. Le tuyau est donc l'accessoire indispensable mais il faut penser à s'équiper de plusieurs raccords et colli

Les jerricans sont pratiquement indispensables. Car à défaut de point d'eau se situant à proximité, il est facile d'utiliser l'annexe pour faire les navettes entre le point d'eau et le bateau. Il est également nécessaire dans ce cas de s'équiper de tuyaux de différentes sortes pour remplir les jerricans.

Le dessalinisateur

Les avantages: dans les endroits où l'eau potable est rare ou douteuse, le dessalinisateur représente une solution sécurisante favorisant l'autonomie, un séjour dans une région de rêve sans eau potable devient possible. Certains modèles ont une position manuelle, ce qui est un plus en sécurité. Le planning tenant compte du ravitaillement en eau n'est plus nécessaire. La corvée des aller-retour en annexe avec les jerricans est supprimée ou minimisée.

Les inconvénients: un dessalinisateur coûte cher. Il demande un entretien et un fonctionnement périodique. L'installation et l'encombrement peut être un problème. Encore un appareil gourmand en énergie

En fait, avant l'achat de ce matériel, il faut cibler le type de navigation pratiqué. Il est certain que si le bateau n'est utilisé qu'occasionnellement, éviter l'achat. Si vous faites que de la croisière côtière en Europe, éviter l'achat

Il faudra cibler la consommation d'eau quotidienne (voir & 3.1.2.) ainsi que l'énergie utilisée. Après avoir calculé les besoins journaliers, majorer de  25 % la quantité d'eau à compenser par le dessalinisateur. Pour une consommation de 10 litres par jour, il faut donc prévoir un dessalinisateur produisant 12,5 litres/jour. Sur un bateau, l'énergie électrique dominante utilisée étant le 12 volts, il suffira de dimensionner le parc de batterie en conséquence. Si le bateau est équipé d'un groupe électrogène suffisamment dimensionné, prioriser la solution 220 volts.

Finalement, nous avons installé un dessalinisateur de la marque DESSALATOR type D30. Cliquer ici pour en voir le détail de l'intallation

Pensez à garder quelques bouteilles en plastiques vides. Elles seront remplies quand on trouvera une bonne source

Le Malumau pratiquant plus les mouillages forains que les ports, l'approvisionnement     en eau  se fait avec les 5 jerricans de 20 litres transportées par annexe

Nous sommes équipés d'un tuyau sur enrouleur de 18 m, un autre de 15 m et un bout de tuyau de 2 m sans embout que l'on peut emboîter dans toute sorte de robinet

Extrait du site http://www.cruise-online.net/

"Réflexion faite, après huit mois de voyages et de rencontres, on s'aperçoit que le vrai confort est de disposer de grands réservoirs. On a trouvé de l'eau partout, plus ou moins bonne il est vrai. Mais il est possible de vivre 6 mois aux Chagos par exemple sans désaliniseur. Si c'était à refaire, ou plutôt, quand ce sera à refaire, on économisera un desaliniseur et on se fera un taud bien prévu pour la récupération d'eau."

Si notre budget le permet, nous installerons un dessalinisateur débitant 12 l/h alimenté par le 12 v. Nous pensons que l'autonomie est un aspect important en terme de confort et de sécurité. Bien sur, un bon bricoleur à bord pour l'entretien sera de mise.

Le taud étant une solution idéale, il fera partie de notre équipement.

Pour une consommation de 10l/jour, prévoir un dessalinisateur de 12,5 l/jour. Ci-dessus un exemple de dessalinisateur fonctionnant sous 12 volts et produisant 12l/heure: le Poxersurvivor 80 E

Le taud: la solution "Moitessier" qui ne tombe jamais en panne, qui ne demande pas d'entretien, qui ne coûte pas cher et qui ne consomme pas d'énergie. Serait-ce la solution idéale ? Pourquoi pas ? Beaucoup de tourdumondiste utilise cette solution. Ce taud conçu que pour cette fonction collecte l'eau de pluie et se déverse directement dans les réservoirs.

 

Nous tablons sur une consommation de 5l/jour par personne. Mais nous pensons qu'une réserve supérieure est confortable et sécurisante, soit 400 litres pour nous deux sans compter les bouteilles d'eau minérales.
La quantité

Encore une fois, tout dépend du programme de navigation. On ne consomme pas la même quantité d'eau sous les tropiques qu'en Patagonie. 5 litres/jour par personne pour des marins disciplinés voir moins. 15 litres/jour en croisière estivale (cuisine, douche, toilette). Le robinet à eau de mer économise beaucoup d'eau en cuisine (rinçage et cuisson au large).

Pour un couple, à 5l/jour sur 4 semaines, une réserve de 300 litres s'impose. Le choix du dimensionnement des réserves se fera donc selon la consommation journalière estimée, selon l'option choisie de l'équipement d'un dessalinisateur et selon la place disponible dans l'aménagement du bateau. La consommation peut être maîtrisée par quelques astuces et habitudes de vie. Avec le robinet d'eau de mer, on peut nettoyer la vaisselle, nettoyer le plan de travail ou les planchers On peut prendre une bonne douche avec une douche sous pression (style pulvérisateur de jardin) avec très peu d'eau. La quantité d'eau de mer utilisée est autant d'eau douce économisée…

Le Malumau est équipé d'un robinet eau de mer au-dessus de l'évier de la cuisine qui est actionné par une pompe à double effet
 

Détergent bactéricide

La qualité

L'eau stockée dans les réservoirs, les tuyaux ou les jerricans se dégrade au bout d'un certain temps en fonction de la propreté initiale des réservoirs, des tuyaux de remplissage et de la température extérieure qui favorisent la prolifération des germes infectieux. L'entretien et le nettoyage du circuit d'eau s'imposent périodiquement. L'installation de filtres ou l'utilisation de produit stérilisant fiabilise la pureté de l'eau.

Pour désinfecter et nettoyer les réservoirs ou les jerricans et les tuyaux, le traitement à l'eau de Javel dilué à 5 % suffisent. Il faudra rincer abondamment pour faire disparaître le goût de chlore. Il existe des détergents bactéricides  qui après nettoyage et rinçage protège pour 6 mois les réservoirs (Puratank). Un filtre au charbon actif retenant les particules en suspension, supprimant le goût du chlore et les mauvaises odeurs, rend l'eau agréable à boire. S'il est suivi d'un filtre céramique, une eau infectée devient potable.

Pré-filtres

Le schéma ci-contre d'une installation d'eau potable est un exemple type. L'installation peut être plus économique en supprimant le chauffe-eau, le vase d'expansion, le pré filtre… le confort et la sécurité ayant un coût. A chacun de voir…

Le groupe d'eau est une pompe électrique qui se met en marche automatiquement quand on ouvre le robinet. Sa puissance est déterminée par le nombre de robinet à alimenter. Une pompe à pied peut le remplacer à l'évier ou en secours mais le groupe électrique est un élément de confort apprécié.

Le chauffe-eau est un élément de confort indéniable, mais on peut aussi obtenir de l'eau chaude par des moyens plus économique, soit en chauffant l'eau dans une bouilloire, soit en la chauffant avec une douche solaire (quand le soleil donne).  Il existe des installations mixtes  produisant l'eau chaude et servant au chauffage du bateau en prenant le principe du chauffage central. Cette solution est très intéressante mais tout dépend du budget réservé au confort et du mode de vie…

La bouteille isotherme est un moyen efficace pour conserver de l'eau chaude longtemps. L'homme ou la femme de quart de nuit appréciera le fait de ne pas  avoir à chauffer l'eau pour sa tisane ou sa soupe. C'est aussi un moyen d'économiser du gaz

Nous avons pris l'option bouilloire, douche solaire et douche pulvérisateur. Ce choix est guidé par le faible coût, l'entretien pratiquement nul  et le faible risque de tomber en panne.

 

Disposition des réservoirs dans le Malumau.